Psychologies des membres d'une famille endeuillée par le mari qui a décidé de mourir vivant. Rom
"Point Final"
de William Lafleur
Je remercie l'auteur et les éditions Michel Lafon pour ce partenariat.♥
Pour vous procurer ce roman, veuillez copier un des liens suivants :
Sur le site de l'éditeur :
http://www.michel-lafon.fr/livre/1739-Point_final.html
Sur Amazon :
https://www.amazon.fr/Point-final-William-Lafleur/dp/2749929512
Sur Fnac:
http://livre.fnac.com/a9529341/William-Lafleur-Point-final
Mon résumé :
Le Narrateur de ce roman a fait le projet de fou de mourir vivant. Il va s'effacer de la vie de sa femme Patricia et de ses deux enfants Sophie et Thomas l'aîné. Il a truffé de caméras, de micros, de logiciels toute sa maison pour les regarder, les observer.
L'annonce est faite, il ne peut plus reculer. Papa est officiellement mort, officieusement vivant.
On découvre alors des articles déposés sur un blog qu'il présente aux lecteurs.
William Lafleur a réellement posté ça sur un blog sans jamais stipuler aux lecteurs au cours de l'écriture que ce n'était qu'une supercherie. Voici ma critique de ce roman,
Mon avis :
Le narrateur a décidé de mourir vivant, il veut observer et voir les réactions de ses proches à l'annonce de sa "fausse" mort. Tout tourne autour de ces quatre personnages : Le narrateur, le mari de Patricia : parents de Thomas et de Sophie, deux adolescents. Ce sont des articles postés sur un blog, datés à chaque fois où le narrateur poste des comptes-rendus de cette expérience déroutante mais très pertinente.Une seule limite à tout cela : Il ne peut pas entrer dans les pensées de ses proches. Il les regarde vivre, ce qu'il l'a toujours fait, mais d'un œil nouveau, attentionné. Il veut les comprendre et pour cela il a dû disparaître. Parce qu'il répond à une question pertinente ...
En lisant ce roman, je me suis demandé "Comment mes proches réagiraient à l'annonce de ma mort ?" et je pense que nous sommes beaucoup à se l'être posés dans des moments de peine ou de réflexion profonde. C'est la question première du narrateur, il veut savoir. Je ne sais pas si c'est du sadisme ou non mais voir mes proches tristes peut peut-être provoquer le regret d'être parti. L'auteur y marque une vision très forte de ce questionnement, très psychologique. Très prenant peut-être trop, j'ai eu un rapport très différent avec ce personnage qui a presque eu de l'emprise sur moi.
Il y a une approche psychologique et c'est ce que j'ai le plus aimé, mêlée dans ce style d'écriture fluide, riche et crédible. On entend, voit le personnage et non l'auteur derrière son ordinateur. Cet homme nous manipule dans notre volonté de savoir. Il joue avec notre détermination à continuer notre lecture. Mais une fois qu'on sait le début, il est humain et normal de vouloir savoir la fin, la confirmation que tout cela n'est qu'une mascarade, qu'il y a une fin à cette expérience déroutante et décalée. Ce roman est donc vraiment déstabilisant puisque le personnage se demande si le lecteur le prend pour un fou mais au final c'est nous qui le sommes. Nous voulons à la fois savoir tout et à la fois on ne veut pas entrer dans leur intimité. Nous sommes les doigts écartés plaqués sur les yeux devant un film d'horreur. Le récit est parfois vif "Avant de dormir, mon fils s'est masturbé", c'est une image d'intimité qui balancée dans un dîner de famille en ferait rougir plus d'un. Et là, cela figure dans un rapport formel par un père qui se montre droit, qui cache ses émotions au début pour être purement dans son expérience et ses observations.
Puis arrive Sophie. Sophie est sa fille de 16 ans qui est clairement mon personnage préféré. En effet, le narrateur la redécouvre et entreprend de l'aider par le biais de quelques lettres. Il doit rentrer dans un personnage, dans un autre lui -un alter ego- crédible. Il pose des analyses psychologiques très justes des adolescents parfois naïfs dans leur rapport à la vie. Je me suis reconnu à la fois dans les remarques du narrateur et les pensées de sa fille. Ce livre est riche au moins par cette jeune fille qui trouve dans la musique un cocon rassurant. Il redécouvre ce que la communication peu évoluée entre elle et lui ne lui disait pas, cet amour, ce respect, cette admiration. Celui qui rejette d'abord ses émotions, nous donne une belle claque. Et bon sang que c'est bon.
J'ai lu ce livre très vite puis la Postface nous présente ce projet fou. William Lafleur publie ici ce qu'il avait publié sur un blog qui a suscité des questions des lecteurs : Est-ce vrai ? C'est ce questionnement, cette psychologie poussée et ce personnage atypique qui font de ce livre un bon roman. Avec ce personnage un peu névrosé dans le sens où il a quitté la réalité, le rapport avec le réel est brisé, et pour nous tout devient objet de questionnement personnel. William Lafleur n'est pas totalement exclu de ce récit, il explique où et comment le trouver entre cette fiction. Il donne ainsi à ce récit un beau message dont il ne faut pas oublier une chose essentielle dans la perte d'un proche, c'est qu'il continue de vivre parce que nous pensons à lui, parce que ce sont tous les souvenirs qu'il a crée dans notre mémoire qui le rendent vivant.
Ma note : 5/5 Très bon livre que je vous conseille de découvrir par de son originalité et sa profondeur
Je remercie William Lafleur, ainsi que les éditions Michel Lafon pour ce partenariat. Je connais l'auteur grâce à sa page facebook :
Monsieur le Prof ( https://www.facebook.com/bongeourre/?fref=ts )