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OCCIDENT CONTRE LE DJIHAD: Erreurs et responsabilités partagées. Témoignage à lire et à comprendre.

"J'ai été Djihadiste en Syrie"

témoignage de Michaël Younnes Delefortrie

écrit par Bruno Struys

Merci aux éditions la Boîte à Pandore

pour ce deuxième partenariat. ♥


Mon résumé :


Ce livre a été écrit par un journaliste indépendant : Bruno Struys qui a retranscrit le témoignage de Michael Younnes Delefortrie. Ce témoignage écrit à la première personne reprend le parcours et les obstacles de ce jeune musulman belge qui semble avoir trouvé dans l'Islam et le Coran, les bases et les réponses qui lui manquaient tant.


Il change alors d'identité, Michaël devient rapidement Younnes. Il apprend la langue berbère et commence à prendre contact avec des croyants comme lui. Mais une nouvelle étape, qui a pour but de confirmer sa foi et lancer le combat, change sa vie : il part combattre en Syrie.


Les mots que l'on découvre sont durs, parfois brutaux, choquants. Il n'exprime pas de regrets, le Califat est un objectif qu'il ne veut pas perdre, le mot "terroriste" ne peut le qualifier selon lui, il défend juste sa foi et notamment par le biais de ce livre.


De ce témoignage, voici mon avis. Les propos tenus ne visent en aucun cas la haine, le racisme ou toutes autres visées haineuses. Mon avis tient seulement de ma responsabilité et je me tiens ouvert à toutes réclamations en commentaire dans un but d'échange et non de violence. La subjectivité de mon avis ne doit donc pas porter atteinte au livre, toutes interprétations des paroles lues dans cet ouvrage est de ma responsabilité pleine et entière. Les citations que j'ai prises dans ce témoignage ont été vérifiées pour ne pas être sorties de leur contexte et en changer le sens originelle.



Mon avis :


Ce récit je l'ai découvert grâce aux éditions la Boite à Pandore et je me suis fait la réflexion suivante "Oserai-je publier ce témoignage ?". Parce que, oui, il ne faut pas s'attendre à ce que le témoignage de Younnes écrit par Bruno Struys fasse des détours. Non il vise le sujet, retranscrit des pensées qu'un athée comme moi ne peut lire sans réagir. C'est un beau risque de cette maison d'édition d'avoir choisi de le publier : "Expliquer n'est pas légitimer"


Michael est devenu Younnes par la religion. C'était un jeune délinquant, un adolescent compliqué avec une situation familiale difficile. Il l'avoue lui-même, il a trouvé dans l'Islam les bases qui lui manquaient.


"Je commençais à me plonger dans la religion. Tamara (sa petite amie de l'époque) me vit changer énormément en l'espace de deux mois. [...] Pour moi, il était déjà clair que cette religion (L'islam, citée dans la partie coupée) était plus importante que notre amour" (p 32-33)


Mais difficile de faire oublier toute une partie de sa vie à des musulmans qui le sont depuis leur naissance, qui ont grandit avec les paroles d'Allah, dieu des musulmans. Je me suis perdu entre tous les noms évoqués et pseudonymes pris. Il s'intéresse à cette religion, apprend les rituels, les prières, la langue originelle des textes religieux du Coran. Mais quelque chose m'a choqué plusieurs fois dans ce livre. Plusieurs passages témoignent d'un rôle à tenir, il compare même son groupe à une "troupe de théâtre" et la comparaison n'est pas si anodine.


Après tout, Younnes est devenu Musulman par les paroles d'autres croyants. C'est assez étrange de lire que la religion a pour lui servi de repères et que c'est rapidement devenu la chose la plus importante de sa vie. Les vêtements changent, il adopte une barbe mais aussi des pensées que le Coran lui indique. Il se sent mal à l'aise face à l'homosexualité affirmée de sa soeur, il accepte un mariage alors qu'il ne connait pas la jeune femme qu'il va épouser. Le premier voyage au Maroc pour rencontrer sa femme a renforcé pour moi cette idée de "rôle", d'aller contre les réactions naturelles, de rentrer dans un moule. Le mariage devient alors arrangé, l'amour ne passe pas au premier plan voire pas du tout. Si bien qu'arrivés en Belgique, les tourtereaux se lassent de leur vie.


Les limites de la foi semblent se montrer ici, elle ne peut pas tout faire, pas tout choisir dans sa vie. Il est un homme, donc il est libre. Ce belge ne peut pas renier ses racines, ne peut pas renier toutes les valeurs occidentales qui l'ont bercé dans son éducation. Il s'efforce difficilement d'adopter une culture, une belle culture avec des valeurs très justes. L'Islam défend beaucoup de belles valeurs que je défends aussi, ce n'est pas ce que je remets en cause dans la critique de ce livre. Mais tout cela devient abusif, dans ses actes et ses paroles, si bien que Younnes choisit d'appeler son fils cadet Oussama en référence à Oussama Ben Laden, terroriste auteur des attentats du 11 septembre 2001, il choisit une autre référence tout aussi choquante pour son fils ainé par ailleurs. (p78 - 79)


"Le Chaos crée par les Américains et leurs alliés n'a jamais pris fin. [...] Je ne cache à personne que mon plus jeune fils porte le nom d'Oussama Ben Laden." (p79)


Mais où va-t-il ? Que veut-il prouver ? Est-ce réellement une bonne interprétation des textes du Coran ? Ma réflexion m'amène vers une réponse : Non.


Tout ce témoignage ne m'a donc pas plu, tant de fois je l'ai refermé puis je me suis forcé à le ré-ouvrir. Je voulais et veux comprendre ce qui peut pousser à aller combattre, à aller se jeter dans la guerre, corps et âmes dans une guerre féroce et sans pitié. J'ai eu mal, mon cœur s'est serré, mes yeux ont manqué de pleurer de rage. Des paroles choquantes. Et ces dans ces passages-là que j'aurais voulu que le journaliste reprenne la main, que le psychanalyste Alain Ruffion, auteur de la préface, prenne part au débat et me dise, à moi, lecteur, leurs points de vue, leurs remarques, leurs tentatives de justifications, qu'ils me disent que ses propos que ce jeune homme ose tenir ne peuvent être acceptés.


"C'était la première fois que j'assistais à un attentat suicide et c'était comme une bouffée d'oxygène. Ce sacrifice venait de sauver bon nombre de vies dans nos rangs." (p148)


Je n'ai pas pu lire ce livre d'une seule lecture parce que c'est impossible de défendre les mêmes valeurs que lui. Je suis rassuré en me disant que ce livre ne peut pas amener aucun musulman au combat en Syrie parce qu'il est bien trop clairs sur les risques et les retombés. Younnes essaie de prendre une vie d'occidental "normale" sans vraiment réussir. Mais jamais, jamais, il n'exprime de regrets sur tout ça.


Je tiens seulement à préciser qu'il y a de très bons passages qui lancent le débat, et c'est pour ça que j'encourage à lire cet ouvrage. Un débat sur les médias notamment, ils sont manipulateurs, ils arrangent la réalité pour exciter un public qui ne demande qu'à être excité. Il s'arrange par le biais de l'écriture à alerter beaucoup trop, à dénoncer des choses que je ne juge pas assez utiles pour être mises autant au devant de la scène, mais je les encourage dans leurs reportages où ils prennent le temps de l'enquête, de la réflexion pour tenter de s'infiltrer, d'expliquer : peut-on réellement comprendre la barbarie, le fanatisme religieux ?


La haine est là, ce croyant en Belgique est mal vu, mal compris, et c'est cette haine de l'Occident qui le pousse à rejoindre le combat. Parce qu'il veut défendre sa religion, et se battre contre la haine envers cette foi. Mais son combat a pris un engagement et des méthodes, trop forts pour être défendables. "Les mécréants" ce terme qu'il utilise pour parler des personnes non-musulmanes révèle leur principe idiot de répondre à la haine par la haine.


Le port du voile, la haine, la place du musulman dans le marché du travail montrent qu'il est encore tant de faire changer le regard de tous pour éviter encore et encore d'entendre des propos haineux. Les musulmans sont mes amis, tout comme les juifs, les chrétiens, tous les croyants tant qu'aucune de ces religions ne tombe dans la violence.


Ce témoignage m'a fait énormément réfléchir sur la vision que j'ai des musulmans, m'a fait beaucoup questionné sur le terrorisme et les attentats qui ont frappé la France. On retrouve les attentats de Charlie Hebdo en janvier 2014. Younnes dénonce les caricaturistes et défend une liberté d'expression qu'on lui a lui-même ôté selon lui. Mais la liberté d'expression a un seul but : le respect et ce n'est pas ce qu'il vise. Je vous encourage vivement à vous procurer cet ouvrage et à le lire.


Ce combat est très complexe à comprendre et les cours d'histoire et de géographie que j'ai pu recevoir le montre. Renseignez-vous, ne restez pas dans l'ignorance et ne dites pas des paroles haineuses.




Compléments ! :


Intervention de Younnes Delefortrie sur RMC avec Jean-Jacques Bourdin :


On le retrouve ici dans un reportage de France 3 :





D'autres vidéos que j'ai trouvé intéressante et qui résument mon opinion, il est important de réagir contre DAESH et on ne peut le faire que si tout est clair et que les autorités sont là où il faut qu'elles soient :



Un reportage "en Immersion" d'envoyé spécial qui dévoile beaucoup de choses, et est semblable au récit de Younnes ATTENTION DES IMAGES PEUVENT HEURTÉES LA SENSIBILITÉ:


Daesh prouve que leurs actes dépassent l'Islam. La violence faite notamment aux femmes ne peuvent pas être justifiées par des textes religieux. Leurs actes sont horribles :




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